Les AZArricades

Les AZA aux Zarricades


1 commentaire

Sqatt/expulsion manu-militari.Dominique VOINET/Denis Hochard…(Relais)


Les méfaits du directeur de la sécurité publique à Montreuil, Denis Hochard

jeudi 30 mai 2013

La meilleure des polices ne porte pas d’insigne

Récapitulatif non-exhaustif des méfaits du directeur de la tranquillité publique à Montreuil, Denis Hochard.

La responsabilité de la mairie, la responsabilité de la police.

Ce n’était ni un rrom, ni un squatteur, ni un sans-papier, ni un gréviste, mais un journaliste.

Cela s’est passé le week-end du 18, 19 mai 2013. Mikaël Lefrançois s’étonnait que des ASVP («agents de surveillance de la voie publique») de Montreuil, plus particulièrement son directeur, Denis Hochard, soient munis d’une bombe lacrymogène. Il le prit en photo. Celui-ci et ses agents, le plaquèrent au sol, lui donnèrent un coup de taser dans la main pour qu’il lâche son téléphone, le menacèrent pour obtenir son mot de passe, et effacèrent la photo compromettante. Rappelons que les ASVP n’ont pas le droit d’être armés.

Sauf que la personne violentée était journaliste et n’hésita pas à porter plainte pour violence aggravée et à saisir les médias. Devant le scandale, la mairesse a du provisoirement suspendre son directeur de la sécurité, Denis Hochard, tout en précisant bien qu’il ne s’agissait pas d’une sanction, et qu’il garderait son salaire…

Aujourd’hui, la violence du service de la sécurité publique de Montreuil, mené par son directeur Denis Hochard, avec l’aval de la mairesse Dominique Voynet éclate au grand jour. Mais cela fait des années que les ASVP usent de la violence dans la gestion quotidienne de la ville. Nous voulions rappeler à tous quelques faits ou quelques méfaits. Nous, c’est-à-dire quelques habitants de Montreuil ayant participé aux luttes autour du logement ces dernières années et ayant subi directement la violence des ASVP.

- Après l’élection de Dominique Voynet et la nomination de Denis Hochard à la direction de la sécurité publique de Montreuil nous avons vu les ASVP se vêtir des mêmes uniformes que ceux de la police, mais surtout se doter de lampes type Mag-lite dont le long manche s’apparente à une matraque et que les agents portent de nuit comme de jour à la ceinture. C’est un contournement évident de l’interdiction de porter une arme. Enfin de nouveaux agents ont été embauchés, qui compte tenu de leur stature (des molosses), n’ont pas été embauchés uniquement pour mettre des contraventions.

- En octobre 2010, une personne sans logement occupe un hangar vide appartenant à la mairie. Il est là depuis plus de 48 heures et légalement la mairie doit engager une procédure judiciaire pour obtenir de la police qu’elle l’expulse. Elle préfère alors envoyer directement les ASVP. Ceux-ci viendront avec un maître chien pour tenter de l’expulser. L’occupant se fait mordre par le chien mais réussit à se barricader à l’intérieur du hangar. Les ASVP décident alors pendant plusieurs jours de faire le siège autour du lieu occupé l’empêchant ainsi de se soigner et de se ravitailler. Devant cette situation, un élu est appelé pour débloquer la situation. Bruno Saunier, alors premier adjoint à la mairesse de Montreuil, arrive et demande aux agents de ne plus vigiler les lieux et de laisser ainsi sortir et rentrer l’occupant. Denis Hochard refuse. Saunier appelle alors le cabinet du maire qui confirme la décision du directeur de la sécurité. Le commissaire de Montreuil se rend aussi sur place. Sa seule réponse est d’essayer à son tour d’expulser le lieu en gazant à l’intérieur, sans succès. Finalement, la personne acceptera de sortir avec la garantie d’un hébergement, qu’elle n’obtiendra jamais.

- En janvier 2012, les ASVP, toujours menés par leur directeur, Denis Hochard expulsent en toute illégalité une maison, «la Tourelle», appartenant à la mairie. Là encore, les preuves d’occupation des lieux interdisent toute intervention de la police sans jugement. Les ASVP doivent donc s’en charger. Ils cassent la porte et gazent la maison tant et si bien que les habitants n’ont d’autre choix que de sortir. Ensuite, ils entrent et cassent tout à l’intérieur – vitres, sanitaires – rendant la maison inhabitable. Rappelons que tout cela a lieu sous la bienveillante protection de la police. La maire, appelée au téléphone par une voisine qui voulait dénoncer les violences du service municipal, déclare être déjà au courant et rétorque : «les habitants sont des politiques et j’ai déjà assez d’ennemis à Montreuil»!

- A cette époque, Bruno Saunier, élu à la mairie de Montreuil écrit plusieurs textes sur son blog pour dénoncer le rôle des ASVP, décrivant la constitution d’une milice violente, opérant en dehors de la légalité pour les intérêts de la maire. Il connaît alors une telle pression, y compris sur sa vie personnelle et professionnelle au sein de l’éducation nationale (à la mairie, on connaît des gens à l’inspection académique…) qu’il est obligé de fermer son blog. «Je ne suis pas de fer, je suis de terre» écrit-il juste avant sa fermeture.

- 27 février 2011, des familles rroms dont la maison a brûlé à Paris quelques jours auparavant, décident de se réfugier dans une salle municipale avenue de la Résistance à Montreuil. Très vite des ASVP interviennent. Ils réussissent à faire sortir les hommes mais les femmes et les enfants se regroupent dans une pièce refusant de sortir. Une demi heure plus Denis Hochard et une autre personne arrivent. Ils sont casqués et habillés en noir. Ils entrent dans la salle municipale dans laquelle il ne reste que les femmes et les enfants. Depuis le dehors, on entend crier des femmes. Ils finissent par sortir. Une femme raconte en désignant de la main Denis Hochard qu’il l’a frappé à la poitrine.

- Avril 2013. Encore une expulsion de la halle Marcel Dufriche. Les familles rroms vont s’installer devant la mairie pour trouver une solution. La mairie dit ne rien pouvoir faire. Et le préfet demande leur expulsion de la place. A l’initiative de militants du Front de Gauche, ils vont occuper une salle municipale sur la place du marché. La moitié des familles rentrent jusqu’à l’arrivée des ASVP, qui tentent timidement de s’interposer. Sur ce, Denis Hochard arrive, bouscule tout le monde et bloque la porte. Un militant est gazé par un ASVP.

Il faudrait aussi raconter les insultes, les coups de pression, bref les intimidations physiques et verbales dont de nombreuses personnes pourraient témoigner. Combien de fois Denis Hochard a-t-il pris à parti des gens discrètement, leur glissant dans l’oreille : «casse toi connard, enculé, pédé, bicot…»? La liste des insultes proférées par ce personnage est longue et révèle son caractère et ses méthodes. Dans chacune des situations que nous avons connues, Denis Hochard est directement impliqué dans les actes de violence. C’est lui qui en dernier lieu fait le coup de main, exerce la violence. Mais jusqu’alors, il prenait soin de ne pas laisser de traces, de ne pas être filmé ou enregistré, d’exercer sa violence sur des personnes (rroms, squatteurs…) dont il savait qu’il ne porterait pas plainte ou ne ferait pas le poids face à l’opinion publique et aux tribunaux.

Cette fois-ci, il semble que les choses se compliquent sérieusement pour lui. Mais n’oublions pas qu’à chaque fois, il agit couvert par la police. Combien de fois nous avons vu la police bloquer l’accès à un lieu pour le laisser lui et ses agents agir loin des regards. Mais surtout, il a toujours été inconditionnellement soutenu par la maire et son cabinet. En réalité, Hochard est une pièce maîtresse du projet de restructuration de la ville de Montreuil. Il permet de gagner du temps en passant au dessus de la légalité. Toutes ces expulsions illégales sont autant d’années gagnées dans la transformation de la ville. La mairie se comporte comme ces promoteurs qui embauchent des hommes de main pour expulser en toute illégalité, des occupants, ceux qui gênent les profits à venir.

Mais le cas Hochard dit aussi beaucoup de ce qu’il en est de la démocratie municipale : des petites magouilles permanentes, des coups de pression pour faire taire les gens, des coups de main pour les expulser illégalement, une complicité assumée de la police avec les agissements illégaux des ASVP. Et là, il n’est plus question de couleur politique, mais du monde dans lequel nous vivons.

une.faille.episode.zero@gmail.com

((Source Eva Loch-Khwua/IndyPIF))